5 chiffres chocs démontrent pourquoi le plastique est un fléau

5 chiffres chocs démontrent pourquoi le plastique est un fléau

Dans sa nouvelle enquête «Plastique, la grande intox» diffusée ce mardi sur France 2, l’émission Cash Investigation et l’hebdomadaire Le 1, dénonce notamment le lobbying efficace des industries plastiques.

Le magazine présenté par Élise Lucet révèle les défaillances du recyclage, notamment chez Coca-Cola, et les dangers représentés par ce procédé. De fait, depuis près de 70 ans, les pays accumulent du plastique sans savoir comment le transformer. Cinq chiffres démontrent pourquoi la surconsommation de ce matériau est désastreuse pour l’environnement et la santé.

10 tonnes de plastique produites par seconde dans le monde

Depuis 1950, la production mondiale de plastique n’a cessé d’augmenter. Elle a atteint un niveau record de 320 millions de tonnes en 2015, soit l’équivalent de 10,1 tonnes par seconde, consommant 8% environ de la production mondiale de pétrole, comme l’illustre le décompte impressionnant du planetoscope publié sur le site Consoglobe.

9 milliards de tonnes de plastique accumulées depuis 1950

En seulement 65 ans, l’homme a produit 9 milliards de tonnes de plastique, selon un rapport de l’ONU. Si rien ne change «on comptera environ 12 milliards de tonnes de déchets plastiques dans les décharges et l’environnement à l’horizon 2050», souligne le rapport.Les conséquences de cette accumulation de plastique sont dramatiques. Les sacs en plastique peuvent bloquer les cours d’eau et accentuer les catastrophes naturelles. En bouchant les égouts et en fournissant des aires de reproduction pour les moustiques et les parasites, les sacs en plastique peuvent augmenter la transmission de maladies à transmission vectorielle comme le paludisme, souligne l’ONU.

9% seulement du plastique est recyclé

Une faible quantité de cette montagne de plastique est récupérée puisque seulement 9% des plastiques que le monde a jamais produites ont été recyclées, selon le rapport de l’ONU. Une part à peine plus grande – 12% – a été incinérée. La très grande majorité du plastique produit termine donc sa vie dans les décharges, les océans ou encore les canalisations.

Un des handicaps est le manque de débouchés pour la matière recyclée, du fait de prix plus élevés que celle issue des énergies fossiles ou de doutes sur les propriétés de ces matériaux. Une grande partie des plastiques échappent aussi tout simplement à la collecte.

Des milliers d'années avant de disparaître

Cette accumulation est d’autant plus inquiétante que le matériau met des siècles à disparaître. De fait, la plupart des plastiques ne sont pas biodégradables, ils se décomposent lentement en plus petits fragments connus sous le nom de microplastiques.

Lorsque le plastique se décompose, il est encore plus difficile de le retirer des océans. Des études suggèrent que des milliers d’années sont nécessaires pour que les sacs en plastique et les récipients en polystyrène se décomposent, contaminant pendant ce temps les sols et l’eau.

1,6 million de kilomètres carrés de détritus marins, le Septième continent

Les océans sont ainsi les grandes victimes de nos modes de vie. Une partie des sacs, bouteilles, emballages, mais encore les filets de pêche abandonnés et les microparticules dégradées terminent à la mer.

Ces composants s’agglutinent ensuite dans l’océan Pacifique, sous l’effet de tourbillons géants formés par les courants marins. La surface de cette décharge flottante pèserait 80.000 tonnes et ferait trois fois celle de la France, selon une étude publiée dans la revue Scientific Reports.

Ces particules de plastique se retrouvent ensuite dans les estomacs des animaux. Des concentrations élevées de matières plastiques, en particulier de sacs en plastique, ont été retrouvées dans les voies respiratoires et l’estomac de centaines d’espèces animales. Les sacs en plastique sont souvent ingérés par les tortues et les dauphins qui les prennent pour de la nourriture.

«Nous avons des preuves que les produits chimiques toxiques ajoutés lors de la fabrication du plastique sont transférés dans les tissus animaux, pour finalement entrer dans notre chaîne alimentaire», souligne la note de l’ONU.

Résultat, si rien n’est fait, les océans pourraient se transformer en décharge à ciel ouvert. «Il y aura plus de plastique dans l’océan que de poisson en 2050», alerte une étude réalisée par la fondation Ellen McArthur et soutenue par le Forum économique mondial et le cabinet McKinsey.

Certaines initiatives se déploient toutefois pour endiguer ce fléau planétaire.

Récemment, le gouvernement français a déclaré la guerre au plastique à usage unique. D’autres lieux comme San Pedro La Laguna, une petite ville du Guatemala, ont même complètement banni l’usage du plastique. Par ailleurs, Ocean Cleanup, un «extracteur» de plastiques, a pris la direction du Pacifique pour tenter de nettoyer une partie des kilos de déchets accumulés dans le Pacifique. Reste à savoir si ces initiatives parviendront à contenir le fléau planétaire

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